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Bernard CHIRIS

L'IMPORTANCE DE L'ATTITUDE DU CAVALIER

Article de Bernard CHIRIS pour la revue Cheval Lusitanien Magazine- Janvier 2010

En dressage plus qu'ailleurs n'y a pas d'équitation juste sans un bon placement du cavalier. La meilleure attitude est celle qui permet au cheval, dans un exercice donné, d'être confortablement en équilibre et dans l'impulsion avec le minimum d'intervention du cavalier. Si tout cavalier désire avoir une belle attitude à cheval, la belle attitude conditionne avant tout l'efficacité à cheval. Sans elle point d'équilibre, point d'harmonie!

Seule une attitude juste permet une communication réelle.
Toute modification d'attitude est langage. Elle est un signe fort pour le cheval. Elle doit être voulue, contrôlée, maîtrisée.

Pourquoi avoir une bonne attitude?

La meilleure attitude du cavalier est toujours celle qui permet au cheval de se mouvoir dans l'équilibre et la légèreté en fonction de l'exercice demandé, c'est à dire dans le confort et l'économie de moyens.
Aussi allons nous retrouver des attitudes différentes en fonction de la discipline pratiquée. L'attitude du jockey, celle du cavalier d'obstacle ou du cavalier de dressage sont à première vue très dissemblables. Pourtant il n'en est rien!
Toutes respectent les mêmes principes essentiels: équilibre, décontraction, stabilité et légèreté. Cavalier et cheval jouissent alors d'un grand confort. Le couple travaille dans l'harmonie.

En revanche, un cavalier mal placé, déséquilibré ou figé empêche son cheval de se relaxer, de s'épanouir et de se muscler harmonieusement. Toute figure, tout apprentissage devient difficile, sinon impossible. Le cheval perd tout plaisir au travail et s'use prématurément. Le cavalier se crispe, se fatigue inutilement, est bloqué dans sa progression jusqu'à la frustration! Les contractions s'installent, le cavalier se raccroche. Il n'est plus centré sur son cheval et sur lui-même. Cela peut aller jusqu'à une " séparation de corps ", appelée plus trivialement " chute "!
Il perd aussi peu à peu le bonheur de monter à cheval…

Autant de raisons pour acquérir et pour soigner son attitude à cheval…

Quelle attitude prendre en dressage?
L'essentiel:

Epaules/ischions/talons sur une même ligne.
Angle cuisse/tronc ouvert, pratiquement plat. Jambes relâchées, tombant naturellement à la verticale, jamais plaquées ni serrées, genoux légèrement ouverts.
Chevilles souples, talons ni remontés, ni descendus mais libres.
Rein soutenu, plat, légèrement cambré, nombril poussé sans excès vers les oreilles du cheval.
Buste proche de la verticale, grandi et décontracté Tête droite dans le prolongement du buste, nuque sans raideur.
Regard en direction des oreilles du cheval, légèrement plus haut.
Epaules basses et relaxées, bras tombant naturellement prés du corps.

Une attitude adaptée

Cette attitude n'est jamais statique, immuable. Elle doit s'adapter à l'allure et à l'action du cheval. Elle doit toujours être souple, libre, ouverte, le rein soutenu sans raideur ni blocage, l'angle cuisse/tronc ouvert, la verticalité du buste adaptée au rassembler plus ou moins prononcé du cheval.
Chaque cavalier, selon sa morphologie, sa musculature et son degré de relaxation fera les adaptations nécessaires, en tenant compte de la morphologie et des problèmes de chaque cheval. L'essentiel, tout en respectant les principes, est d'être en harmonie avec le cheval et de toujours contrôler l'équilibre de l'ensemble. Votre solidité et votre équilibre en selle dépendent de votre position, de votre équilibre, en aucun cas de la force de vos jambes ou de vos mains.
Il est impossible de rassembler un cheval sans avoir une très bonne position, car le dos et le buste du cavalier ne peuvent agir.

Comment acquérir une bonne attitude

Travaillez votre attitude en vous faisant longer sur un cheval en place et correctement cadencé. N'ayant pas à vous préoccuper de l'impulsion et de la direction, vous pouvez vous centrer sur votre corps, vous relaxer en travaillant sur la respiration.
Gardez votre buste immobile, vos épaules fixes et votre rein élastique. Si vous durcissez les jambes, si vous serrez les cuisses et les genoux, vous rebondirez et sauterez dans votre selle comme un ballon bien gonflé. Si vous relâchez le bas du corps, vous pourrez alors, et seulement, relâcher le haut du corps.
A cheval, imaginez que vous êtes un arbre. Descendez vos jambes, reculez vos cuisses et vos genoux, tirez les pointes de pieds vers le bas. Les racines de l'arbre sont le bas de votre corps: elles cherchent l'eau vers le bas, profondément dans le sol. Votre colonne vertébrale jusqu'à la nuque (le tronc, les branches, les feuilles de l'arbre) se grandit, s'étire vers la lumière, vers le haut.

Pour votre buste

Si vous essayez de relaxer votre buste et vos aides supérieures sans relâcher les cuisses, les mollets, les chevilles, vous ferez des efforts pendant des années pour de piètres résultats. Relâcher donc le bas du corps, vous serez surpris des résultats sur le haut de votre corps. Gardez vos épaules parallèles à celle de votre cheval. Regardez entre les oreilles de votre cheval. Vous serez toujours en accord avec lui.
Ne sortez pas la poitrine mais l'estomac. Ayez du ventre à cheval et quel que soit votre physique, vous n'en paraîtrez que plus mince et plus élégant ! En même temps que vous poussez votre nombril vers les oreilles du cheval, descendez vos épaules.

Pour vos jambes et vos mains

Ne faîtes pas de point fixe avec vos jambes serrées. Relâchez-les pour libérer le haut du corps. Si vous voulez endormir votre cheval et vous épuiser, serrez les jambes.
Si vous voulez un cheval brillant, actif et relaxé, lâchez vos jambes, oubliez vos muscles en restant réactif, attentif et relaxé. Le talon doit rester libre, pouvoir descendre ou remonter. Remonter le talon puis le relâcher, c'est assurer un début de décontraction. Ne pressez pas les jambes, mais agissez de façon discontinue (touchez, relâchez, touchez…). Ayez des jambes molles, sans muscles. Molles…mais attentives.
Cherchez pour chaque exercice, dans un espace restreint entre le nombril du cavalier et l'encolure du cheval la meilleure position possible pour vos mains. La sensation doit être facile et sans efforts, bras semi fléchis, tombant moelleusement.
Agissez toujours en ouvrant et en fermant les doigts.
Arrondissez vos poignets.

Le bien être à cheval

Toute amélioration de l'attitude, aussi infime soit-elle, met le cavalier en meilleurs termes avec tous les chevaux qu'il monte. Elle place le cavalier sur la voie du progrès et conditionne l'évolution du couple. Une attitude juste, équilibrée, souple permet le confort physique et mental du cavalier et du cheval.

Ces quelques réflexions vous permettront, je l'espère, d'être mieux à cheval et de rendre plus beau votre partenaire…

Ayez une attitude juste à cheval. Elle sera belle et harmonieuse.
Vous rendrez votre cheval heureux et vous vous épanouirez à cheval !

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