Présentation

Dresser un cheval, c’est avant tout rechercher la pureté des allures.
Seul le cheval qui marche, trotte, galope harmonieusement, relaxé, cadencé, dans une attitude juste, avec légèreté et vibration pourra aborder les difficultés supérieures.
Les autres apprendront peut-être, si leur cavalier fait preuve d’habileté, des choses compliquées ou spectaculaires : ils ne donneront jamais l’impression de facilité, de beauté et d’harmonie qui sont la marque d’une bonne équitation.

La véritable Haute-Ecole réside dans la perfection des allures, à commencer par le pas.

La lenteur et la douceur de l’allure du pas favorisent la communication cavalier/cheval.
Les problèmes d’attitude, d’équilibre, de relaxation musculaire, et d’appréhension pour certains, seront moins difficiles à résoudre, tant pour le cheval que pour le cavalier.

Le pas est par excellence l’allure de l’ apprentissage : le cheval accepte beaucoup de choses au pas dans son physique et son mental. Elle permet au cavalier d’être plus précis et d’avoir du temps , au cheval de comprendre ce qu’on lui demande et de décomposer ses gestes. Les contractions sont souvent moins fortes, l’exercice plus facile.
 
 

Un bon pas : ce qu'il faut rechercher



La célèbre formule « calme, en avant, droit » résume l’essentiel.
Elle s’applique à toutes les allures.

Un bon pas se caractérise par la régularité des posers des membres : Les battues sont bien égales, de même amplitude et dans le même rythme. Le cheval est droit. Son dos fonctionne souplement, la base de l’encolure est fixe, le bout du devant relevé sans excès, la nuque fléchie. L’arrière main est active, chaque postérieur donne une poussée égale. Les épaules restent libres, l’action des membres souple, exempte de rigidité.

Le cheval est droit :

Droit d’épaules et de hanches
Tendu par l’impulsion
Disponible pour tout changement de direction et d’allure
Etre droit est pour le cheval une attitude physique et mentale : c’est un état d’esprit.

La régularité, la vibration, l’amplitude et la fluidité du pas sont un souci constant du cavalier ; le pas rassemblé un but et une étape. Le développement de ces qualités amènera, jour après jour, le jeune cheval vers le pas rassemblé, objectif principal du travail du pas.
 
 

Comment améliorer le pas
avec un jeune cheval ?

Le jeune cheval, s’il a été correctement débourré, avance d’un pas libre, dans un équilibre horizontal, la nuque relativement basse, dans une attitude ouverte.
Il accélère au moindre mouvement de son cavalier, s’inquiète facilement, peut se bloquer, dévie souvent de sa ligne, se contracte au passage des coins.

Le dos du jeune cheval manque encore de force : il est impératif de muscler et de relaxer ce lien entre arrière et avant-main jusqu’à obtenir une tension souple du dos.
Le cavalier va devoir rassurer, régulariser et équilibrer le cheval en cherchant à obtenir puis à développer la flexibilité de la colonne vertébrale du cheval. Ce travail se fait au pas.

L’objectif principal est d’obtenir un cheval juste.

Le cheval juste, droit sur la ligne droite, épouse parfaitement la courbure du cercle, quel que soit le diamètre de celui-ci.
Chaque coin est un quart de cercle.

Le jeune cheval ne s’incurve pas naturellement au passage des coins. Il faut le lui apprendre.

Le passage des coins

Pour incurver le cheval, procédez de la manière suivante :

> Décollez les épaules du cheval de la paroi dans la ligne droite en gardant vos rênes égales et en tournant légèrement vos épaules vers l’intérieur, (un soupçon d’épaule en dedans) .

> En abordant le coin utilisez les aides d’incurvation.


Tout est affaire d’équilibre et de tact.

Maintenez les aides sans toutefois exercer de force qui contracterait le cheval. L’action de la main extérieure se fera, sans perdre le contact, de façon discontinue.

Le cercle au pas

Le travail sur le cercle est la suite logique. Si chaque coin est un quart de cercle…le cercle comporte 4 coins !

Conservez les aides d’incurvation et travaillez sur des cercles, beaucoup de cercles. L’essentiel est de bien garder le cheval dans le canal des aides. Pour cela n’hésitez pas, au début avec un jeune cheval, à travailler les mains nettement écartées.

Conservez sur un cercle donné, la même incurvation du début à la fin. Il est impossible de relaxer, de cadencer, de mettre en place un cheval si le cercle est incertain, mal dessiné. Si les paramètres changent constamment pour le cheval, il va se durcir, se tordre, se retenir ou s’agiter selon son caractère.
L’amélioration du pas commence par-là : la justesse et la géométrie rigoureuse des figures en particulier pour le cercle.

Peu à peu le cheval va se relaxer, se libérer au pas. Le placer va devenir possible, l’encolure se fixer et l’arrière-main s’activer. Un début de cadence naîtra : voltes, demi-voltes, serpentines, diagonales…permettront de maintenir et de renouveler l’attention du cheval.
 

Travail de deux pistes, travail à pied, allongements, transition, travail en extérieur, arrêts et reculers amèneront très progressivement votre cheval au pas rassemblé puis au pas d’école

L’épaule en dedans et l’appuyer

Le passage du coin, le cercle et l’épaule en dedans sont une même famille.
L’épaule en dedans en assouplissant, en abaissant les hanches, en plaçant et en relevant l’avant-main, assouplira, décontractera et soumettra le cheval au pas.
Elle est un moyen incontournable pour obtenir un bon pas et plus tard le pas d’école.

Avec toute la progressivité nécessaire, n’hésitez pas à utiliser la gamme complète du travail de deux pistes (épaules en dedans, appuyers, dans toutes les variations possibles) .

Si vous exigez trop, trop durement, trop souvent, vous découragerez votre cheval, le contracterez et finalement bloquerez ses progrès au pas comme ailleurs.

En revanche, l’adhésion et la relaxation de votre cheval vous permettront de vous rapprocher de l’idéal recherché.

Voir dans thématique :

> épaule en dedans
> appuyer


Le travail à pied

Parallèlement le travail à pied bien conduit, facilitera l’amélioration du pas : sans le poids du cavalier (important pour le jeune cheval) il permet de placer, de relaxer, de passer les coins dans le bon pli, d’engager le cheval dans l’épaule en dedans, d’obtenir une cadence.

Le sujet sera abordé ultérieurement.

Les allongements

Jusque-là vous vous contentiez de laisser, entre les exercices ou sur la ligne droite, le cheval allonger son pas librement, nuque ouverte, pour se relaxer musculairement et psychiquement.

Lorsque le cheval maintient sans difficulté un placer correct, un pas actif et relaxé, il est temps de solliciter plus souvent des variations dans l’allure.

Demandez alors des allongements au pas de façon progressive :

Augmentez d’abord la vibration du pas (plus d’énergie, de placer, de relaxation, d’écoute du cheval) et le degré d'impulsion.
Avancez votre contact vers l’avant et le bas.
Descendez votre ceinture vers l’avant et le bas.
Accompagnez avec vos jambes relaxées en agissant alternativement jambe droite/jambe gauche ( jambe gauche lorsque l’antérieur droit du cheval avance).
Ne cherchez pas à pousser fort avec vos jambes pendant l’allongement : concentrez-vous plutôt sur la préparation de l’allongement. Votre cheval doit garder la nuque fléchie, rester rond, tout en allongeant plus ou moins l’encolure.

Les transitions

La qualité d’une allure ou d’un exercice conditionne toujours la qualité de l’allure ou de l’exercice suivant. La qualité du pas est par conséquent essentielle : elle détermine directement la qualité du trot ou du galop qui va suivre.

Travaillez souvent, aussi bien les transitions montantes (pas/trot, pas/galop) que descendantes (trot/pas, galop/pas). Elles sollicitent l’intérêt de cheval qui doit rester actif, disponible et exigent de lui rectitude et soumission.

Dans les transitions, veillez à ce que :

Le cheval garde la même sérénité, la même disposition mentale.
La transition reste fluide
La nuque du cheval reste toujours à la même hauteur, dans le même placer…sans être figée cependant.
L’équilibre général reste le même.
Vos actions de buste, de mains et de jambes ne soient jamais dures mais liantes, relaxées.
Là encore le secret est dans la préparation et dans le tact du cavalier.

Le pas en extérieur

Votre cheval continue « d’apprendre » à marcher, à se rassembler, à se soutenir. Vous travaillez avec réflexion et application. Vous essayez de sentir, d’être précis, léger.

…Excellent !… Persévérez…
…Mais sortez-le aussi à l’extérieur.

Au pas essentiellement. Calmement. Seul ou avec un autre cheval expérimenté se déplaçant bien au pas.
Sur le plat d’abord, puis en terrain varié, avec des déclivités.
Au début votre cheval aura du mal à suivre son compagnon. Son pas sera irrégulier, parfois hésitant. Avec le travail, en manège et en extérieur, les progrès seront rapides.

Soyez très attentif : ayez toujours votre cheval juste, correctement incurvé.
Cherchez, le plus souvent, à le mettre bien dans la mise en main, même en extérieur.
Veillez à la régularité, à la cadence des battues.
Bref continuez à éduquer son pas…et sachez aussi, par moment, le laisser totalement libre, se servir de son balancier, étendre son encolure, rênes semi-longues…en un mot promener, se changer les idées.

L’arrêt au pas

Avec le très jeune cheval, demandez simplement un début d’immobilité, dans le calme, le long de la paroi.

Demandez ensuite l’arrêt dans la position de l’épaule en dedans, le cheval étant plus engagé de l’arrière-main.
Toujours au pas vous confirmerez ce début de rassembler dans l’arrêt en doublant et appuyant vers le grand côté : arrêtez en arrivant à la paroi.

 Pour arrêter, procédez de la manière suivante :

Augmentez la vibration du pas.
Grandissez votre buste jusqu’à la nuque, baissez vos épaules, sortez l’estomac.
Fermez les doigts sans dureté.
Grâce à l’action du buste les mains vont très légèrement remonter.
Gardez les jambes en contact.
Plus tard l’éperon viendra confirmer ce contact et permettra de conserver l’engager des postérieurs.
Lorsque le cheval est arrêté, jouez doucement avec vos doigts pour relaxer la mâchoire et la nuque du cheval.
Pour repartir au pas, ouvrez les doigts, les jambes moelleusement au contact, en cédant avec votre buste.

Soyez peu exigeant au début. Demandez peu à peu un engagement plus prononcé en activant l'arrière main, un arrêt plus long et bien cadré. Variez le lieu des demandes et les exercices précédant ou suivant l’arrêt.

Le reculer au pas

C’est toujours du pas…mais en arrière.
Lorsque l’arrêt est cadré, moelleux, le cheval droit, léger, la nuque relaxée, la mâchoire liante, le cheval est prêt à reculer.

 Procédez de la manière suivante :

Donnez une très légère et très brève indication des jambes.
Dégagez un peu votre assiette en amenant d’un soupçon votre buste vers l'avant.
Soutenez un peu vos poignets, fermez les doigts un instant.
Le cheval amorce un pas en arrière, relâchez, récompensez…
Recommencez et augmentez progressivement vos exigences. Lorsque le cheval recule, les aides cessent pratiquement. Accompagnez simplement avec vos doigts et contrôlez la rectitude. Tout est affaire de nuance, d’équilibre de votre buste.

Le bon reculer possède les qualités d’un bon pas : régularité, battues égales, cadence, légèreté.
La nuque reste à la même hauteur. Le cheval est droit, les hanches sont contrôlées.

Renvoyez toujours votre cheval vers l’avant, mais sans à-coup, sans mouvements de nuque, avec moelleux.
 
 

 Le pas d'école

Le pas porté à son perfectionnement le plus absolu se nomme pas d’école. Il confère au cheval, force, beauté et majesté.

Le pas d’école classique est un pas relevé, rond, diagonalisé…presque un passage marché. Il est très différent du pas d’école actuel qui est une amorce de pas espagnol.
Il demande des chevaux équilibrés, généreux, dotés de force et de souplesse, aptes au rassembler prononcé, capables de ployer fortement leurs articulations.

 Ce qu’il faut rechercher :

Un cheval très rassemblé, travaillant sur des bases raccourcies.
Un cheval parfaitement équilibré, répartissant également son poids entre avant-main et arrière-main.
Un cheval qui soutient nettement son rein tout en gardant un dos élastique
Des postérieurs et des hanches très actifs, très fléchis pour permettre un relevé de l’avant-main.
Une encolure placée haut, soutenue.
Des épaules libres
Un soutien des antérieurs qui doivent gagner en hauteur ce qu’ils perdent en étendue.
Le pas d’école se caractérise par une absence de résistance, un contact moelleux, une bouche liante et un poser des membres délicat. Il demande une soumission absolue du cheval.

 Comment obtenir le pas d’école ?

En travaillant patiemment, avec méthode le rassembler de son cheval, en recherchant l’équilibre, le dynamisme, la rondeur dans la relaxation pour s’approcher de cet idéal.

Le passage, les transitions du pas au passage et du passage au pas réalisés dans la légèreté seront très utiles.
Cherchez à obtenir un pas lent pour permettre au cheval d’élever son geste, de l’arrondir.

Soignez tout particulièrement votre attitude.
Soyez profondément assis, ayez une position parfaite, grandie, décontractée.

Le pas d’école ne s’apprend pas directement, il n’y a pas de secret…il est un aboutissement.
 
 

 Mes Conseils

Chaque cheval a son pas, sa propre musique intérieure.

Sentez la cadence de pas qu’il faut donner à votre cheval : lorsque votre cheval marche relaxé, avec impulsion, dans une cadence juste, vous saurez que la cadence est bonne.

Le pas n’est pas un problème de mécanique. Ne cherchez pas à analyser la mécanique du pas…Essayez plutôt de sentir si votre cheval est harmonieux, s’il n’altère en rien sa vitesse, sa cadence, son attitude.

Ne demandez pas à votre cheval des choses difficiles avant qu’il ne marche relaxé, placé et dans l’impulsion.
Avec un jeune cheval au pas, appliquez le principe : « mains sans jambes, jambes sans mains », le cheval en avant sans être retenu mais simplement canalisé.

L'élévation de l’encolure, du bout du devant, est due à l'abaissement prononcé des hanches.
Et non l’inverse ! Ne l’oubliez pas !

Au pas, préférez une nuque un peu basse à une nuque trop haute qui engendre contraction et creusement du dos.
Ayez un cheval léger au pas, mais ne l’abandonnez pas.
Au pas, deux dangers guettent cheval et cavalier : la mollesse et l’énervement ( l’abandon et l’excès de directivité). Ne tombez ni dans l’un, ni dans l’autre.

Pour avoir un cheval droit le long du mur, décollez-lui légèrement les épaules du mur car ses épaules sont plus étroites que ses hanches.

Prenez de temps en temps une piste intérieure ou la ligne du milieu pour vérifier la qualité de votre pas et la rectitude du cheval.

Soignez votre attitude : d’elle dépend la qualité du pas de votre cheval.

Au pas, utilisez vos jambes avec économie. Agissez peu mais à propos. Ne serrez pas vos jambes.

Relâchez votre dos, gardez un simple soutien du rein.
Vous devez pousser ou freiner avec votre dos, sans faire de mouvements de bassin.
Dominez votre cheval avec votre buste, le reste est accessoire !

Accompagnez votre cheval avec votre ceinture, pas avec votre main.

Recherchez un contact entre la bouche et la main, fluide, régulier, bien égal.
Ayez la main très douce, légère, souple, surtout dans les allongements et les ralentissements, les transitions, les incurvations et les changements de pli.
Cherchez surtout à ne pas freiner, à ne pas éteindre avec la main, mais simplement à canaliser.
Ne laissez pas peser votre cheval sur la main.

Lorsque le cheval est en place, se cadence, pratiquez descentes de mains et descentes de jambes.

Au pas, apportez beaucoup de soin aux passages des coins, au dessin des cercles.
Sur le cercle, avec un jeune cheval, n’hésitez pas à former un triangle entre les mains et la bouche du cheval : écartez les mains.

Ne raccourcissez pas un cercle ; gardez toujours la possibilité d’agrandir le cercle, de l’ouvrir si les contractions arrivent.
Sur le cercle, soignez particulièrement la sortie et la rentrée près de la paroi. En quittant la paroi, veillez à canaliser le cheval afin d’éviter qu’il ne vienne en dedans trop brusquement. Faîtes de même en rentrant.

Pour passer d’un cercle à un autre, portez votre attention au changement de courbure, de pli du cheval. Ouvrez légèrement les doigts, pianotez pour faire descendre très légèrement la nuque : vous gagnerez en fluidité.

Dans les lignes droites entre deux cercles, ouvrez imperceptiblement les doigts : votre cheval gardera la même attitude, se relaxera.

Dans une transition au pas, recherchez la fluidité, sans à-coup, sans excès de réaction, sans mollesse.
Avant toute transition, faîtes légèrement baisser la nuque de votre cheval et vérifiez l'impulsion.
Ne vous raidissez pas pendant l’allongement du pas, ne gigotez pas mais accompagnez souplement votre cheval.

Si vous voulez arrêter votre cheval correctement, comptez le nombre de battues désirées jusqu’à l’arrêt. Vous faciliterez ainsi la préparation.

Ne reculez jamais en employant la force, jamais sur une résistance du cheval.
Au reculer détournez la célèbre formule. Pensez : « calme, en arrière, droit » .

N’oubliez pas que si un reculer correctement réalisé, droit, avec abaissement des hanches est un outil formidable, il est néfaste, voire dangereux pour le dressage du cheval s’il est demandé en force, cheval tordu.

Travaillez aussi vos reculers à pied, avec lenteur, le long de la paroi, la badine restant parallèle au corps du cheval, pour empêcher les hanches du cheval de venir en dedans.
A pied soyez très moelleux, très économe dans vos actions de main ; portez votre corps vers l’arrière.
Déterminez le nombre de pas de reculer que vous souhaitez réaliser, puis portez le cheval en avant avec tact.  


             

Problèmes Fréquemment Rencontrés

 

Dois-je toujours commencer par un travail au pas ?

Le mieux est de commencer par un bon travail en longe essentiellement au trot.
Ne montez qu’après et alors commencez par le pas. Lorsque le cheval se donne au pas, détendu, attentif et réactif, n’attendez pas, ne lassez pas votre cheval : prenez alors le trot. C’est à vous de sentir le moment opportun.

Avec certains chevaux très énergiques, très généreux, il vaut mieux commencer par un travail de trot, dans le calme et travailler ensuite au pas.

De façon générale, une bonne séance commence par un travail au pas de qualité.

Combien de temps dois-je travailler au pas ?
Il n’y a pas de règle absolue. Vous devez avant tout sentir la quantité de pas à donner à chaque cheval et passer au trot au bon moment.

Un cheval raide ou nerveux a besoin de travailler plus au pas. Vous trotterez seulement lorsque votre cheval sera relaxé, détendu, régulier. Reprenez ensuite le pas et vérifiez le calme du cheval. Ce travail peut prendre la moitié de votre séance.
Avec un cheval moins énergique, ayant tendance à s’endormir au pas, vous passerez rapidement au trot et alternerez ensuite, pour de courtes périodes pas/trot, pas/galop…

Le jeune cheval a besoin d’un temps de pas assez long, jusqu'à ce qu’il soit calme, aux ordres, dominé. Il sera plus facile ensuite à canaliser aux allures plus vives.

La durée du travail au pas sera aussi fonction du degré de dressage du cheval et du but que l’on se fixe pour chaque séance.

Mon cheval se traverse au reculer
Il est mal encadré, une action de main ou de jambe prédomine sur l’autre.
Vous devez remettre par la rêne contraire les épaules du cheval dans l’axe des hanches pour le redresser. L’action se fera sans brusquerie, avec souplesse, sur deux ou trois pas.
Dés qu’il est de nouveau droit, faîtes encore deux ou trois pas en arrière, arrêtez-le et portez-le en avant.
Recommencez le reculer en étant particulièrement vigilant.
Récompensez.
J'ai des difficultés à placer mon cheval.
Je suis propriétaire d'un cheval de 4 ans et demi.
J'ai actuellement un premier point à régler qui conditionne toute la suite du travail : c'est la mise sur la main, la stabilité du placer de mon cheval. J'y parviens au pas mais il n'y reste pas car ma technique est incertaine : Je me place sur un cercle, incurve le cheval à l'intérieur. Je me sers de ma jambe intérieure, de la main intérieure puis extérieure, en jouant ainsi avec les deux rênes pour faire descendre et placer la tête du cheval. Quand c'est chose faite, je cède, le cheval reste en place quelques secondes puis remonte la tête.

Votre cheval est jeune, il est primordial de le mettre dans une attitude juste, dans la mise en main, et dans un placer stable et relaxé.
 Le placer ne résulte pas de trucs, de recettes miracles, d'actions mécaniques des mains ou de procédés divers utilisés par les uns et les autres.
C'est le résultat d'un équilibre général du cheval, de son impulsion, de l'engagement de ses postérieurs et de sa décontraction.
Pour améliorer et stabiliser son placer, recherchez tout cela en priorité.

Travaillez votre cheval en longe au trot.
Après l'avoir détendu, utilisez des rênes fixes pour le placer (voir le TROT...ce qu'il faut rechercher...travail à la longe) faîtes quelques séances uniquement de longe et longez systématiquement avant de le monter.
Votre cheval est jeune: n'exigez pas une nuque trop haute mais essayez de trouver l'attitude dans laquelle il se sent bien, se relaxe. Sentez, réfléchissez... Encadrez bien votre cheval dans le canal des aides Soignez l'incurvation sur le cercle (voir le PAS...comment améliorer...le passage des coins...le cercle)

Soignez votre attitude: un cheval ne peut se placer aisément si le cavalier n'est pas en équilibre, relaxé.
Gardez vos mains fixes, plutôt basses, surtout sans chercher à agir main gauche, main droite, main gauche...en faisant balancer la tête du cheval.
Ne bougez pas vos mains mais jouez avec vos doigts.
Fixez votre main intérieure et agissez plutôt avec votre main extérieure, délicatement. Gardez des jambes relaxées mais vigilantes.
Travaillez beaucoup sur des cercles, des 1/2 voltes. Au changement de pli, faîtes lui baisser la nuque.

Vous verrez que votre cheval va se placer.
Agissez avec douceur, n'exigez pas trop, gardez-le dans une attitude plutôt basse. Les épaules en dedans confirmeront.
Obtenez d'abord la mise en main au pas et au trot. Confirmez-la.
Au galop, laissez pour l'instant votre cheval assez libre, dans un placer légèrement ouvert, mais toujours en équilibre.
Voila! c'est ainsi que l'on place un cheval.

Mon cheval se traverse    

Ma jument a le postérieur gauche qui s'écarte et à main gauche rentre souvent les hanches à l'intérieur. Est-il possible de corriger ce défaut avec une gymnastique adéquate et si oui que puis-je faire? 

Votre jument se déplace à main gauche dans une mauvaise attitude. Elle n'est pas "droite".
Elle est "traversée", c'est à dire que ses hanches dévient de l'axe de marche pour se porter à l'intérieur et échapper à votre contrôle ou refuser de s'engager.

Votre attitude à cheval est peut-être déséquilibrée : répartissez mieux votre poids, soyez bien sur vos deux ischions.
Vos aides sont peut-être dissymétriques : équilibrez-les.
Trop de rêne intérieure, trop de pli ou une encolure cassée vers l'intérieur tord le cheval. Celui-ci vient alors prendre appui sur cette rêne en se durcissant, vient se plaquer sur la jambe intérieure et place ses hanches à l'intérieur.
Mettez moins de main intérieure, n'abandonnez pas le contact à l'extérieur.

Il peut s'agir d'une difficulté à ployer sa hanche gauche, d'une mauvaise attitude de la jument, 
Une gymnastique méthodique doit vous permettre de remettre votre jument dans l'axe.

Le travail de l'épaule en dedans, aux trois allures, en ligne droite et sur le cercle, va lui décoller les épaules du mur, assouplir et engager son postérieur interne gauche.
Vous lui demandez en quelque sorte une attitude inverse…
Travaillez également sur les cercles à gauche, en lui chassant à titre d'exercice les hanches vers l'extérieur.
Travaillez sur les lignes droites avec un soupçon d'épaule en dedans…
Cette gymnastique a pour but de mettre votre jument droite afin qu'elle se déplace sur une même ligne, les épaules devant les hanches, sans torsion.
 

Enfin une bonne impulsion tendra votre jument et remettra les hanches dans la ligne des épaules.
Si votre jument se retient, elle aura tendance à se traverser.

Voilà ce que vous pouvez faire pour redresser votre jument…

L'arrêt selon Raabe

Connaissez-vous, et si oui, que pensez-vous de l'arrêt de Raabe qui consiste à s'arrêter avec l'assiette, les jambes et la miseau contact des éperons, le tout sans action de la main ? 

Pour Raabe l'éperon a de grandes vertus : il crée l'impulsion, réveille le cheval, provoque le grandissement du cheval, le rassemble, l'assouplit…il permet également de soumettre et d'immobiliser le cheval.

L'éperon peut donc aussi pour Raabe faciliter ou demander le ralentissement et l'arrêt, car il provoque l'engagement des postérieurs et le" ramener", la main ne faisant que confirmer cette action.
Raabe ne dit pas qu'il n'y a pas action de main : il précise seulement que l'action de la main est secondaire…

C'est une façon de procéder absolument classique : on grandit le buste, on cambre le rein en poussant son nombril vers l'avant, les éperons viennent au contact et maintiennent la pression, les doigts se ferment…
Le cheval s'arrête en se rassemblant, postérieurs engagés sous la masse, dans la position du "ramener". L'arrêt est cadré, le cheval soumis. Engagé, il est prêt à partir à n'importe quelle allure.

Défense au reculer lors des arrêts

Le reculer ne pose aucun problème à mon cheval.
 Mais lorsque je demande un arrêt ensuite il recommence à reculer tout seul immédiatement. Et chaque fois que je sollicite un arrêt c'est la même chose. Il continue a reculer tout au long de la leçon et plus moyen de faire un arrêt convenable. 
Même en étant plus douce dans mes doigts ça ne va pas. 
Je ne sais plus quoi faire !

Votre cheval s'accule en reculant lors des arrêts...c'est devenu une défense!
Vous avez probablement abusé du reculer, demandé trop fort sans avoir cédé dans vos mains ou négligé lors de l'apprentissage de remettre nettement votre cheval vers l'avant pour sortir de l’arrêt.

Vous ne devez pas laisser faire !

La première chose est d’oublier les arrêts pendant quelques séances.
Reprendre ensuite les arrêts mais en mettant très peu de main, en redressant bien son buste et en fermant les jambes.
Dés l’arrêt obtenu…lâchez les rênes et repartez rênes longues pour récompenser.
Demandez ensuite l’arrêt un très bref instant et repartez immédiatement au trot…

Parallèlement demandez lui des arrêts dans l’épaule en dedans en procédant de même.

Soyez vigilante, rapide…agissez avec tact et psychologie…

Le pas d'école

A certains moments, le cheval latéralise son pas. Nous travaillons au pas rênes longues sur des serpentines, boucles et autres cercles. La conséquence de ce travail est que le cheval se décontracte, cède au garrot et donne son dos. Son pas se diagonalise alors. 
Nous considérons que tout le travail de gymnastique que nous faisons au trot et galop nous aidera à construire son dos, l'assouplira et nous permettra d'arriver à avoir un pas diagonalisé. Nous évitons donc de trop travailler le pas. 
Quelle est votre réaction ? 
Le pas latéralisé, le pas d'école se construit très progressivement...il est la résultante du rassembler dans la relaxation.
Tout exercice qui améliore et concourt au rassembler est donc favorable à cette progression, qu'il soit effectué au pas, au trot ou au galop.
C'est à vous de sentir quelle dose de pas donner à votre cheval mais le travail doit aussi se faire au pas.
Si travailler rênes longues sur différentes figures peut décontracter votre cheval, il vous faut cependant impérativement le mettre en place, avoir un cheval correctement incurvé et dans la mise en main.Il ne peut y avoir de pas d'école sans mise en main !

Voyez sur le site dans les NOTES le texte consacré à la MISE EN MAIN...Votre souci d'être léger, d'avoir un cheval décontracté vous honore...mais sans mise en main au pas il n'y aura ni rassembler ni véritable légèreté...

Ne confondez pas cheval décontracté et cheval abandonné au pas !

Amble au pas

Mon cheval marche à l'amble. Quelles sont les différences avec le pas normal? Que puis-je faire pour éviter ce problème?
Le cheval marche à l'amble lorsqu'il latéralise son pas
Dans l'amble, le cheval pose au sol le postérieur droit et presque instantanément après l'antérieur droit, puis, après un intervalle de temps plus long, le postérieur gauche immédiatement suivi de l'antérieur gauche. L'antérieur et le postérieur du même côté se déplacent alors pratiquement de concert.
L'ordre de poser des membres est le même que dans le pas normal, mais les temps ne sont plus égaux entre les posers des membres.

De même, le cheval diagonalise son pas en posant au sol pratiquement en même temps l'antérieur droit et le postérieur gauche, puis l'antérieur gauche et le postérieur droit.

D'une manière générale, le cheval tend à latéraliser son pas lorsqu'il accélère le pas et tend à diagonaliser lorsqu'il ralentit et rassemble son pas, comme dans le pas d'école.

Il serait donc tentant d'agir mécaniquement sur le pas afin de ralentir ou d'accélérer le poser de tel ou tel membre. Mais ces actions mécaniques sont difficiles à mettre en oeuvre et ont le plus souvent pour effet d'altérer le pas et de désunir le cheval dans son déplacement!

Pour éviter que le cheval ne marche "à l'amble", cherchez avant tout à mettre en place le cheval dans une attitude rassemblée, dans une cadence lente avec des gestes écoutés. Sollicitez le cheval en variant fréquemment les figures, cercles, voltes et demi-voltes...Travaillez sur deux pistes. Tout ce qui sollicite, rassemble, engage, est favorable. Ce travail permet en général de rétablir l'égalité des temps de pas. Le cheval cesse alors progressivement de marcher à l'amble.

Notons toutefois que cette façon de se déplacer, était autrefois particulièrement recherchée pour le confort qu'elle offrait au cavalier, particulièrement au trot.

 Demi-tour autour des hanches

Pourriez-vous m'expliquer le demi-tour autour des hanches et les aides pour y parvenir ?

Le demi-tour sur les hanches est une demi-pirouette. L'avant-main du cheval décrit un demi-cercle autour de l'arrière-main, les hanches en dedans. Le cheval est infléchi du côté où il tourne, la cadence est maintenue, les battues restent égales.
Il peut s'exécuter au pas et au galop.

Il se prépare comme une pirouette, en rassemblant le cheval.
Au pas, mettez votre cheval en place, et commencez par travailler sur des appuyers.
Demandez ensuite des appuyers tête au mur. Lorsque le cheval est dans une attitude stable et décontractée, quittez la paroi, toujours dans l'attitude de l'appuyer tête au mur, et demandez une demi-volte. Les hanches restent en dedans et précédent légèrement les épaules de façon à rejoindre la paroi en croupe au mur.

La jambe intérieure est à la sangle, elle donne le pli et maintient l'impulsion par des actions discontinues. La jambe extérieure, placée plus ou moins en arrièrre de la sangle, incite les hanches à venir et à se maintenir en dedans. La main intérieure donne le pli. La main extérieure, agissant de concert avec la main intérieure, contrôle le déplacement des épaules: elle s'écarte un peu du cheval pour ralentir le déplacement des épaules ou se porte imperceptiblement en direction du mouvement pour amener les épaules à tourner autour des hanches.
L'épaule extérieure agit de même en se reculant plus ou moins: elle freine le mouvement en se reculant et le favorise en se remettant parallèle aux épaules du cheval, tout comme le buste. Le regard, en direction des oreilles du cheval au début de l'exercice, se porte vers la hanche interne du cheval lorsque la demi-volte se ressere. Le poids du cavalier passe isensiblement de la fesse extérieure sur la fesse intérieure à chaque pas, sans que ce transfert de poids soit perceptible pour un observateur...

En demandant un pas lent et actif, raccourcissez progressivement la demi-volte jusqu'à un mètre de diamètre. Raccourcissez encore jusqu'à pivoter autour du postérieur interne, tout en conservant le mécanisme du pas, ce qui constitue un demi-tour autour des hanches.

Si le cheval est capable de galoper très assis, dans un galop à quatre temps sur les hanches relaxé, demandez aussi l'exercice au galop, avec progressivité, tact et légèreté.

 Améliorer l'étendue du pas

Je n'arrive pas à faire marcher correctement ma jument au pas. Elle adopte une toute petite amplitude au pas uniquement pendant la reprise de dressage, à l'entraînement comme en concours.
L'amplitude du trot et du galop est quant à elle très correcte. Lorsque nous faisons une transition du trot vers le pas, elle marche d'un pas très étriqué ce qui me pénalise beaucoup lorsque je déroule une reprise de dressage. Lors de ma transition, j'essaie pourtant d'accompagner le mieux possible le mouvement de l'encolure avec les mains basses et en direction de la bouche et essaie également d'accompagner sans la bousculer avec le bassin mais rien n'y fait, elle se ralentit énormément ou si j'insiste juste un peu, elle trottine. En revanche, lorsqu'elle est rênes longues son amplitude au pas est tout à fait convenable.

Quels exercices pourrais-je travailler pour que nous puissions enfin trouver le pas idéal?

S'il est possible d'améliorer grandement l'allure du trot, il est en revanche plus difficile d'étendre un pas naturellement étriqué.
C'est d'abord en laissant la jument marcher rênes longues qu'on lui permet d'allonger son pas et de se servir de son balancier. Les promenades en extérieur en terrain doucement varié et au pas, si possible à côté d'un cheval au pas ample et énergique, sont déjà un excellent exercice.
En carrière, si votre jument se retient au pas, faîtes quelques foulées de galop pour la mettre en avant et revenez ensuite au pas. La mécanique du galop se rapproche de celle du pas.
Galopez...marchez rênes longues...galopez...marchez rênes longues.
Entretenez l'allongement du pas non pas par les jambes ou les éperons, mais par la ceinture qui doit accompagner, mais sans s'agiter, le pas de la jument. La main avance vers le bas et garde un contact léger. Le cheval doit marcher en employant son dos, en tendant sa ligne du dessus et non simplement en avançant ses membres.
. Il faut aussi veiller à sentir la symétrie rigoureuse du poser de chaque membre ; Il est capital, avant la transition entre le trot et le pas (ou du galop d'ailleurs) d'obtenir une bonne activité de la jument, une bonne vibration dans l'allure. Dès que la jument est au pas, donnez-lui les rênes pour qu'elle s'étende et reprenez progressivement le contact sans nuire au mouvement vers l'avant.
Et puis, ne focalisez pas sur le problème. Conservez un maximum de relaxation lorsque cet exercice arrive...C'est important!
Voilà quelques pistes de travail.

Attitude-Position / Pas / Trot / Galop / Epaule en dedans / Appuyer
Changement de pied isolé / Changements de pied rapprochés / Pirouette / Piaffer / Passage / Pas espagnol / Levade / Débourrage / Extérieur et Haute-Ecole


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