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ZULU : le plaisir de bien faire

Le pas espagnol est un pas cadencé, majestueux et spectaculaire dans lequel le cheval élève et étend vers le haut et l'avant successivement chaque antérieur, tout en avançant franchement et en conservant son rassembler.
L'équilibre, l'amplitude, la parfaite symétrie du geste, la régularité, la stabilité et la relaxation du cheval dans le rassembler définissent le pas espagnol de qualité.

Les exemples déplorables, la mauvaise exécution de cet air, malheureusement fréquents, amènent de nombreux cavaliers classiques à rejeter cet exercice magnifique.
Il est alors critiqué, moqué, qualifié " d'air de cirque ", accusé de creuser le cheval…

Les instances officielles, estimant que le pas espagnol n'est pas un geste naturel du cheval, le rejettent avec mépris.
Pourtant, n'importe quel poulain ou cheval lâché en liberté étendra avec malice un membre vers le haut et l'avant en plaçant son encolure.
Certains chevaux enchaîneront parfois spontanément et naturellement quelques battues de pas espagnol lors de moments de gaieté.

Le pas espagnol ne doit donc pas être classé dans les " airs de fantaisie ", mais dans les " airs académiques "!
Aucun principe arbitraire ne saurait en interdire l'apprentissage raisonné dans le respect du cheval.

En équitation académique et artistique, tout geste ou mouvement inspiré au cheval par une attitude rassemblée est juste, brillant et majestueux.

Exécuté dans cet esprit, le pas espagnol est un exercice où le cheval se livre avec joie et expression.

Zulu

Pourquoi marcher au pas espagnol?

Quelle que soit sa race, lusitanien, espagnol, pur sang, demi-sang, frison, poney ou arabe …n'importe quel cheval peut apprendre le pas espagnol.
Si les chevaux baroques y déploient un certain talent, tous les chevaux peuvent tirer cependant un grand profit de cet enseignement.

Le pas espagnol est une gymnastique extraordinaire.

Il développe, renforce et assouplit les épaules du cheval. Il libère et amplifie le geste des antérieurs.
Associé à une gymnastique raisonnée de l'arrière-main, il rend le cheval plus mobile, plus élastique et plus brillant…
Toute amélioration de l'avant-main favorise le travail de l'arrière-main et inversement !

Le pas espagnol contribue donc au dressage du cheval.
Il peut même s'avérer fort utile pour donner plus de brillant et d'expression au piaffer et au passage en donnant aux épaules plus de liberté.

Il sollicite en outre l'attention du cheval, développe sa sensibilité et favorise sa coordination motrice.

Si le pas espagnol est un moyen de dressage il est aussi un air plein d'expression.
Tout comme le Piaffer ou le Passage, son aspect spectaculaire et majestueux en fait un air parfait pour tout cheval de présentation, apprécié des néophytes et des amateurs de belle équitation.
Comme tout air relevé, il est l'expression de l'énergie, de l'équilibre, de la force du cheval et de la qualité de son éducation.

C'est aussi pour le cavalier un moyen de développer son habileté motrice et d'affiner son tact équestre.

A l'instar de tous les airs classiques, le pas espagnol est donc un exercice naturel favorisant le développement et le dressage du cheval, mettant en valeur ses qualités et aptitudes.A ce titre le pas espagnol doit être enseigné au cheval.

Extrait de "L'art de monter à cheval"  de Bernard CHIRIS - Editions Belin

Problèmes Fréquemment Rencontrés

 

Avancer au pas espagnol

J'essaie depuis longtemps d'apprendre à ma jument le pas espagnol. Elle tend ses jambes à l'arrêt mais quand je veux le faire au pas elle ne veux rien faire !!!
Comment dois-je faire pour lui faire comprendre?
 Votre jument exécute ce que l’on appelle « la jambette ». Elle tend à la demande un antérieur à l’arrêt et repose le sabot à la même place. C’est le tout premier stade de l’apprentissage du pas espagnol.
Obtenir ce même geste au pas est beaucoup plus difficile car le cheval doit lever son antérieur, étendre son geste tout en avançant et reposer le sabot nettement vers l’avant.
 
Procédez de la manière suivante :
Travaillez à pied, obtenez un bon pas , cheval bien en place, piste à main gauche par exemple.
Arrêtez le cheval et demandez immédiatement une jambette de l’antérieur gauche, repartez vers l’avant , recommencez un peu plus loin et ainsi de suite…
Procédez de même à l’autre main.

Lorsque votre cheval exécutera facilement ceci déterminez le vers l’avant au moment où il lève l’antérieur afin qu’il pose le pied plus loin vers l’avant, puis continuez le pas normal…
Renouvelez la demande tous les six pas par exemple sur le même antérieur…
Faites de même à l’autre main.
Rapprochez ensuite vos demandes…
Procédez de même au travail monté, avec un aide éventuellement.

Alternez le travail à pied et le travail monté.

Demandez alors tous les trois pas pour le même antérieur, puis tous les deux pas puis à chaque battue…
Demandez ensuite gauche-droite, quelques pas , gauche-droite, quelques pas …puis gauche-droite-gauche, quelques pas…
Lorsque le cheval enchaîne quatre pas il est au pas espagnol…

Ne cherchez surtout pas l’amplitude et l’élévation mais plutôt le mouvement vers l’avant…c’est capital. La hauteur, si le cheval en est capable, viendra bien après !

Trot espagnol

Mon cheval,qui possède un bon pas espagnol, piaffe et passage,vient de déclencher un peu par hasard le trot espagnol.
Comment arriver maintenant à le lui enseigner de manière progressive ? Quels en sont les critères de justesse ?

"Le trot à extension soutenue prend également le nom de trot espagnol.

Il demande des chevaux d'une énergie et d'un dynamisme exceptionnels.

Lorsque le cheval connaît le pas espagnol, il se demande à partir d'un trot très rassemblé. Soutenez davantage un antérieur et incitez le cheval à envoyer son membre vers l'avant et le haut en touchant l'épaule avec la badine. Contentez-vous d'un seul geste d'un seul côté en conservant le trot. Intercalez de temps à autres un geste isolé.

Procédez exactement comme dans l'apprentissage du pas espagnol. Alternez le travail d'allongement de trot, du passage et du pas espagnol. Demandez des transitions passage/trot espagnol. L'essentiel est de ne jamais laisser le cheval s'ouvrir ou se creuser.

Le trot espagnol est très déstabilisant pour le cavalier. Essayez de rester bien assis, décontracté et léger, sans laisser vos jambes remonter, tout en soutenant le geste des antérieurs et en veillant à l'activité des postérieurs"

Extrait du livre L'Art de monter à cheval de Bernard CHIRIS (Belin)


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