Laurent Jahan                    

 

"Le western d'humour" du cow-boy Laurent Jahan, à la gestuelle cinématographique et de son incroyable complice, le cheval Coraçon, est un pur moment de bonheur. …. La nuit tombe, la fatigue arrive, cow-boy et cheval se couchent dans les bras l'un de l'autre, bercés par le chant du grillon et l'appel du loup… Le méchant rôde… La grande poésie, l'humour et la tendresse du scénario, la très belle mise en scène soutenue par une bande son particulièrement travaillée, l'interprétation pleine de finesse des acteurs…Tout est parfait dans ce numéro d'atmosphère. Le public, fin connaisseur, fera une véritable ovation.
Les Crinières d'Or 2001-Cheval Passion-Avignon.

 

Coraçon, 5 ans, arabe-barbe : une étonnante complicité

Quel parcours avez-vous suivi?

Je viens de Montaigu en Vendée(85), j'ai vingt-six ans et dés l'âge de douze ans, j'ai pratiqué la voltige au sein d'une troupe de voltige cosaque. Cette formation a duré six ou sept ans.

Après des études de palefrenier-soigneur à Laval, j'ai travaillé à Euro Disney pendant deux ans puis au théâtre équestre Cavalcador à Chateaubriand.
L'année dernière, j'ai fait la Bodéga, le cabaret équestre à Cheval-Passion en Avignon, puis à Tarbes, "Equestria", le festival des créations équestres, enfin les Crinières d'or cette année.


Et votre cheval?

J'ai acquis Coraçon, arabe-barbe à dix-huit mois et l'idée du numéro était déjà là.
C'était l'époque du voyage: cascadeur-voltigeur dans de nombreux endroits notamment au parc d'attraction du Puy du Fou. Le cheval suivait, c'était mon compagnon, le long des routes, dans toutes les petites fêtes.
C'est un cheval cabot, de caractère. En coulisse, il est infernal. Dés que j'ai le dos tourné, il donne des coups de tête. Mais une fois en scène, il est totalement à son travail, confiant, serein.

Quels étaient vos modèles?

Mario Luraschi, Bartabas, Lucien Gruss…le feeling du cheval doublé d'un sens artistique.

Comment êtes-vous arrivé à un numéro aussi parfait?

Le calme, avant tout, c'est le début du dressage. Puis en phase de recherche, on se crée un langage. A force de regarder le cheval, on finit par savoir quand il est bien ou pas."Tu aimes, tu n'aimes pas"…on s'est beaucoup regardé. C'est la seule façon d'obtenir un couché du début jusqu'à la fin.

Je suis d'accord avec l'idée du centaure, mais d'un autre côté, chacun doit faire son travail et tout doit marcher en même temps.
Dans mon numéro, il n'y a qu'un couché et qu'un assis mais c'est à 100%

Mais il y a beaucoup plus que cela: une ambiance poétique, une histoire complète dans laquelle on s'immerge totalement, une gestuelle très juste…

Je me suis refusé à la travailler. J'y vais au feeling. J'ai essayé des cours de théâtre mais je sors de ma personnalité avec des gestes qui ne me correspondent pas. Là, c'est tout simplement mon personnage.

Quel est le conseil que vous donneriez à ceux qui aimeraient se lancer dans la création d'un numéro?

Prenez votre temps, ne vous occupez pas des autres, faîtes ce qui vous va le mieux. Et avant, il faut savoir regarder son cheval.

Interview réalisée par Elisabeth CHIRIS

 

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